Cancer et travail, comment accompagner les salariés ?
Le cancer est une réalité du monde de l’entreprise, pourtant il demeure très difficile à aborder. La mobilisation de tous les acteurs est nécessaire pour accompagner les personnes concernées, les managers et les collaborateurs.
La question du cancer au travail en France
Chaque année, sur 400 000 personnes touchées par un cancer, 160 000 sont en emploi. Elles sont de plus en plus nombreuses à poursuivre leur travail pendant les traitements. Cela concerne 20 % des salariés. La décision de poursuite de son activité est prise avec le médecin en concertation avec le médecin du travail. Les démarches d’accompagnement au travail sont un enjeu essentiel pour inverser positivement le rapport à la maladie.
Les retours au travail et les maintiens dans l’emploi ont davantage de chances d’être réussis dès lors que l’action des différents acteurs et la mobilisation des différentes aides sont anticipées et coordonnées : durant la période de soin pour préparer la reprise d’emploi, lors du retour dans l’entreprise pour adapter les conditions de travail aux conséquences de la maladie. Sensibiliser l’encadrement et le collectif de travail favorise la prise en compte des effets indésirables de la maladie (fatigue, douleurs, troubles de la concentration) et de leur impact sur le travail. Accompagner un salarié atteint par la maladie nécessite également une réévaluation régulière par le manager.
Des outils pour accompagner les entreprises confrontées au cancer d'un salarié
Si la nécessité de veiller à la santé des salariés fait aujourd’hui l’objet d’un large consensus, les entreprises peinent encore à s’emparer des questions de prévention du cancer. Il existe pourtant un double enjeu pour l’entreprise : accompagner la personne fragilisée pour préserver son activité professionnelle et l’organisation de l’entreprise. Selon une récente étude seules 48 % s’estiment légitimes à s’engager sur le sujet. Il en résulte que plus d’un salarié sur deux se déclare insuffisamment informé sur les moyens de réduire les risques de cancer ou sur les conséquences professionnelles de la maladie. L’entreprise a un rôle essentiel à jouer dans la démarche de prévention.
L’Institut national du cancer propose notamment aux employeurs :
un livret exposant la démarche « cancer et emploi ».
une charte, avec 11 engagements pour améliorer l’accompagnement des salariés touchés par le cancer et promouvoir la santé.
Le rôle de l'infirmier de santé au travail dans la prévention du cancer
On distingue trois types de prévention :
La prévention primaire : toute action mise en œuvre avant l’apparition de la maladie : éducation à la santé, vaccination, diagnostic d’état précancéreux… Elle est améliorée par la connaissance des facteurs de risque des cancers les plus fréquents chez l’homme et chez la femme.
La prévention secondaire : toute action mise en œuvre pour prendre en charge la maladie précocement avant tout signe clinique. Ces actions permettent de réduire la gravité de la maladie : soins précoces et dépistage.
La prévention tertiaire : vise à réduire les rechutes et complications, il s’agit des soins précoces et de la surveillance post-thérapeutique.
ACTIS vous propose des actions de prévention primaires, avec des actions collectives menées par les infirmiers en santé au travail, afin de sensibiliser sur les facteurs de risques environnementaux.
Nous vous proposons également des actions de prévention secondaires, avec des campagnes de prévention du cancer de la peau, coordonnées par nos infirmiers de santé au travail.
Enfin, l’infirmier de santé au travail mène des actions de prévention tertiaire, pour mieux anticiper le maintien et le retour en emploi, faciliter l’adaptation de l’organisation et améliorer les conditions de travail, former et informer les parties prenantes aux impacts de la maladie, accompagner les managers dans la gestion du collectif de travail concerné par cette nouvelle organisation.
Le rôle de l'assistant de service social dans l'accompagnement du cancer au travail
Une fois le cancer diagnostiqué, de nombreux dispositifs peuvent être sollicités. Pourtant, de nombreux malades ignorent les aides dont ils peuvent bénéficier et ne savent pas vers quel interlocuteur se tourner, en particulier dans le champ de l’emploi.
Face à ces défis, les assistants de service social ACTIS sont à vos côtés pour accompagner les salariés touchés par un cancer, faciliter les démarches et orienter vers les bons interlocuteurs.
Parmi les dispositifs facilitant le maintien et le retour à l’emploi des personnes atteintes de cancer en emploi, il existe :
Le rendez-vous de liaison : à destination de tout salarié en arrêt de travail de plus de 30 jours, ce rendez-vous peut être organisé soit à l’initiative du salarié soit de l’employeur. Le service de Prévention et de Santé au Travail peut y être associé, notamment des membres de la cellule de prévention de la désinsertion professionnelle.
Ce dispositif a pour objectif d’informer le salarié des actions de prévention contre la désinsertion professionnelle, de lui présenter la visite de pré-reprise, de parler des aménagements de poste possibles.
L’employeur n’a pas l’obligation d’organiser un rendez-vous mais uniquement d’informer le salarié de l’existence de ce nouveau dispositif et du fait qu’il puisse être sollicité. Le salarié peut refuser ce rendez-vous.
La visite de pré-reprise : il s’agit d’une visite médicale réalisée par le médecin du travail, qui vise à évaluer la compatibilité entre les capacités de la personne malade et son poste suite à la maladie. Ouvert à toute personne ayant un arrêt maladie de plus de 30 jours, ce dispositif, qui n’est pas obligatoire, peut être à l’initiative du salarié, du médecin-conseil, du médecin traitant ou du médecin du travail. Cette visite (qui peut être demandée plusieurs fois) permet aux personnes malades de prendre le temps de réfléchir aux modalités de reprise de leur activité professionnelle et de l’anticiper pour qu’elle se déroule dans de bonnes conditions. Suite à l’examen effectué et pour favoriser le maintien dans l’emploi, le médecin du travail pourra préconiser selon la situation, de l’aménagement du temps de travail et/ou du poste, un bilan de compétence ou une formation en vue ou dans le cadre d’une reconversion ou réorientation professionnelle.
Cette visite de pré-reprise ne doit pas être confondue avec la visite de reprise qui se fait dans les 8 jours après le retour sur le poste de travail, qui est obligatoire et à l’initiative de l’employeur. Pour en savoir plus sur cette visite de pré-reprise, découvrez notre capsule vidéo .
Le temps partiel thérapeutique, qui permet à un salarié qui était en arrêt maladie de reprendre son activité professionnelle progressivement ou bien, si il n’était pas en arrêt maladie, de se maintenir à son poste de travail. Il est prescrit par le médecin traitant et accepté par le médecin conseil du régime d’assurance maladie.
La reconnaissance de qualité de travailleur handicapé : suite au cancer et aux traitements, les personnes malades peuvent avoir des séquelles temporaires ou permanentes, physiques et/ou psychologiques qui vont impacter leurs capacités à plus ou moins long terme. Il peut alors être intéressant de demander cette reconnaissance qui permet de bénéficier de financements pour les aménagements de poste, pour suivre une formation, pour faire un bilan de compétences, etc. Cette reconnaissance est attribuée pour une durée de 1 à 5 ans et est renouvelable.
Le reclassement : en cas d’inaptitude à occuper le poste de travail constatée par le médecin du travail, l’employeur a l’obligation de reclasser le salarié en respectant un certain nombre de conditions.
Dans toutes ces étapes, les assistants de service social et les infirmiers de santé au travail ACTIS sont à vos côtés pour anticiper et faciliter le maintien et le retour en emploi.
Pour en savoir plus sur leur rôle, découvrez notre capsule vidéo dédiée.